La Cellule nationale d’Analyse PSYchopathologique (CAPSY)

  • Mis à jour le 29/01/2024
  • Actualité
  • Publié le 23/01/2024
Personnes discutant autour d'une table
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Depuis 2020, le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Santé ont renforcé leur coopération pour optimiser le suivi et la prise en charge des personnes radicalisées présentant des troubles du comportement.

Cette coopération a notamment abouti à la diffusion de deux circulaires conjointes à l’attention des agences régionales de santé (ARS) et des préfectures de département, clarifiant l’orientation sécuritaire ou sanitaire à privilégier selon les profils des individus radicalisés. Elle a également présidé à la création officielle d’une Cellule nationale d’Analyse PSYchopathologique (CAPSY), à l’issue d’une année d’expérimentation. 


Composée de médecins psychiatres, la cellule nationale a pour vocation première d’éclairer les enquêteurs de tous les services antiterroristes sur le profil psychopathologique des personnes qu’ils suivent au titre de la prévention du terrorisme. Hébergée au sein de l’UCLAT, CAPSY délivre un double éclairage, sécuritaire et médical, afin d’orienter la prise en charge de ces individus. A l’issue de sessions d’évaluation, portant sur des dossiers d’investigations, une hypothèse de diagnostic est dressée et des préconisations sont formulées aux enquêteurs, soit en faveur du maintien du suivi sécuritaire dans le cadre des groupes d’évaluation départementaux (GED*), soit au profit d’une prise en charge socio-sanitaire dans le cadre des cellules de prévention de la radicalisation et d’accompagnement des familles (CPRAF**).  


En effet, il est aujourd’hui communément établi que la radicalisation terroriste repose sur une adhésion conscientisée à une idéologie extrémiste et une légitimation délibérée de la violence. Parallèlement, et de manière résiduelle parmi la cohorte des individus suivis par les services de sécurité intérieure, certains comportements présentant une allure radicale ne sont en réalité que le symptôme et la manifestation bruyante d’une maladie. Face à cette forme de radicalisation dite « non convictionnelle », l’enjeu principal consiste à mobiliser tous les acteurs locaux pour favoriser l’accès à des soins au profit de ces personnes. Dans cette perspective, CAPSY contribue à identifier parmi les individus présentant des signes extérieurs de radicalisation, ceux pour lesquels une prise en charge psychiatrique s’avère utile. A contrario, la cellule délivre des conseils de suivi opérationnel à l’endroit des profils délinquants, pleinement radicalisés.


Au-delà de cette vocation première, désormais éprouvée, au bénéfice des services de sécurité, CAPSY contribue pleinement aux actions de sensibilisation entreprises par l’UCLAT, lorsque celles-ci sont organisées à la demande et au profit des professionnels de santé. Ces conférences ou entretiens ont pour objectif d’attirer l’attention des médecins, infirmiers et autres cadres de santé sur l’évolution de la menace terroriste en France et sur les marqueurs de radicalisation. Face à une menace jihadiste désormais très diffuse, la détection de la radicalisation constitue l’un des enjeux majeurs des services de sécurité, soucieux de favoriser une culture vigilance au sein de la société.  
 

 

*Les groupes d’évaluation départementaux, présidés par l’autorité préfectorale, se réunissent chaque semaine en présence des services de sécurité. D’autres administrations peuvent y être représentées, telles que l’ARS, sous réserve d’une habilitation au secret de la défense nationale. 
 **Les CPRAF, également présidées par l’autorité préfectorale, ont une vocation sociale. Elles visent à accompagner les familles pour désengager les personnes en voie de radicalisation. Des associations peuvent être mobilisées pour envisager des voies de réinsertion ou mettre un place un suivi psychologique.  
 

 

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